« Faire une Ryanair », c’est espérer communiquer de manière cool mais en réalité communiquer comme si on en avait rien à carrer de la vie.
J’exagère un peu. Presque.
La compagnie irlandaise est un exemple parfait du mélange des genres entre une communication officielle fébrile et un ton souvent décalé qui rattrape (parfois) les couacs:
- Mars 2015 : Le dernier message officiel par Michael O’Leary, le PDG très controversé de Ryanair : « We screwed up », suite à l’annonce de mise en vente de billets d’avion Europe-Etats-Unis à… 14€.
Une erreur qui méritait peut-être bien ce langage fleuri.
Un « méa culpa » accompagné d’un communiqué de presse de 3 lignes :
Là par contre, on aurait pu pousser jusqu’à 5 lignes. Au moins.
Et ça 3 longs jours après la boulette qui a enflammé les médias et les réseaux sociaux. Un silence radio causé par la Saint Patrick selon O’Leary. Trait d’humour/cliché ? réalité ?
- Février 2015 : la marque avait pourtant dernièrement marqué des points et fait une opération de communication sympathique, suite au dessin du personnel, qui laisse peu de place à l’imagination :

Le personnel artiste de Ryanair
La compagnie avait répondu de manière légère et de bon ton :
« While our ground crew excel at industry leading 25 minute turnarounds, art isn’t their forte, as they’ve clearly forgotten to draw wings on their snow airplane. » (Alors que notre personnel au sol est l’un des meilleurs du secteur pour les rotations en 25 minutes, l’art n’est pas leur point fort, car ils ont clairement oublié de dessiner des ailes à leur avion de neige ». (Presse-Citron)
Cette communication en dents de scie, n’est pas récente comme l’explique très bien un article de France Info paru il y a quelques années : http://urlz.fr/1Nd1
La liberté du low cost
Une prise de parole coup de poing, un humour pas très fin, une communication débridée (cf. le calendrier annuel des hôtesses Ryanair) qui se détache totalement des compagnies aériennes dites classique aux mesures plus drastiques, aux discours millimétrés, mais plus consensuels.
Ryanair est d’ailleurs connue pour ses annonces coups de buzz et ses dérapages en communication. Et à moindre coût pour respecter sa charte du low cost :

Dernière publicité censurée car jugée trop sexy
La communication institutionnelle n’est cependant pas assez solide pour que l’ensemble soit une réussite totale. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la Ryanair se détache nettement des autres compagnies low-cost :

Easyjet

Transavia

Lufthansa
Un beau cas d’étude pour toutes les écoles de communication.
Autres sources : Presse-Citron FE Investigate